Le nom autobiographie est formé de trois mots : auto, soi ; bio, vie et graphie qui définit le fait d’écrire. L’autobiographie est donc un récit qu’un auteur fait de sa propre histoire en écrivant à la première personne et qui se caractérise par l’identité de l’auteur, du narrateur et du personnage principal.

Il existe de nombreuses manières de raconter sa propre-vie. Une autobiographie prétend à la fidélité et installe donc une certaine confiance chez le lecteur qui ne doutera donc pas nécessairement de la sincérité des propos qu’il lit.

Michel de Montaigne (1533-1592)

En premier exemple, dans ses « Essais », Michel de Montaigne dit se décrire en toute simplicité et au naturel puisqu’il n’a écrit que pour lui et quelques intimes (ses proches et ses amis) et qu’il se serait présenter sous une forme plus étudiée pour produire meilleur effet s’il comptait passer à la postériorité en exposant son œuvre à un plus large public. Néanmoins, nous savons que Michel de Montaigne n’a pas respecté ses propos car « Les Essais » seront publiés en 1580. Pouvons-nous donc vraiment penser que sa démarche était sincère ?

Jean-Jacques Rousseau (1712-1778)

Prenons maintenant le cas de Rousseau dans Les Confessions. L’auteur semble avouer ses fautes, en particulier celles qu’il aurait faites durant son enfance, notamment lorsqu’il avoue avoir voler de l’argent à un certain « M. De Francueil ». Rousseau nous montre que voler n’est pas dans ses habitudes et qu’il ne faut pas juger les hommes par leurs actions. Paradoxalement, Rousseau veut se montrer comme un homme honnête qui désire se montrer franc et sincère.

Lorsque le lecteur lit ces passages, il comprend que l’auteur cherche à se justifier face à ceux qui le blâme et donc se confesse en avouant ses erreurs de manière sincère et avec franchise.

Le lecteur lui, ne doute point des aveux de celui-ci.

George Sand (1804-1876)

M. de Francueil, à qui Rousseau a volé de l’argent, se trouve être le grand-père de George Sand. Selon Mme de Francueil, Rousseau aurait tout inventé afin de se disculper d’autres fautes qu’il n’avouerait pas.

Dans la longue préface à Histoire de ma vie, George Sand précise sa conception de l’autobiographie en prenant ses distances avec la démarche de Rousseau.

Elle dit « Je souffre mortellement quand je vois le grand Rousseau s’humilier ainsi et s’imaginer qu’en exagérant, peut-être en inventant ces péchés-là, il se disculpe des vices de cœur que ses ennemis lui attribuaient » ou même « ne suffit-il pas, pour le croire pur et bon, de lire les parties de sa vie où il oublie de s’accuser ? Ce n’est que là qu’il est naïf, on le sens bien » et pour finir « Je ne fais point ici un ouvrage d’art, je m’en défends même, car ces choses ne valent que par la spontanéité et l’abandon, et je ne voudrais pas raconter ma vie comme un roman ».

Nous pouvons donc conclure que les « fausses autobiographies » avec de fausses histoires et anecdotes devraient être considérées comme des romans car l’autobiographie classique est sincère et complète.

De plus, l’auteur raconte sa vie en raison de plusieurs enjeux tels que partir à la découverte de soi-même, prendre du recul sur sa vie et ses actes, mieux s’analyser, témoigner, lutter contre l’oubli, partager ses sentiments et échapper à la solitude ou même se confesser.

Ces enjeux ne serviraient donc en rien si l’auteur ne se montre pas sincère.

Malgré tout, la franchise que l’auteur utilise peut aussi être une stratégie et le lecteur doit être conscient qu’écrire sa vie c’est toujours un peu la réécrire.

Je pense que l’auteur devrait chercher à être authentique et ne pas briser le « pacte de sincérité » passé avec le lecteur car c’est finalement le but premier d’une autobiographie.

Linn

À chacun son Paris et son imaginaire parisien. Flâner dans les rues de la capitale à travers les yeux des plus grands écrivains ? C’est aujourd’hui possible grâce à Emile, une application mobile gratuite développée par Hachette Livre. >>

En effet, l’application Emile vous permet de redécouvrir les plus beaux lieux de Paris tels que les ont décrits les auteurs classiques et modernes de la littérature française. Quand vous passez à proximité d’un de ces lieux, vous recevez une notification qui vous propose un extrait court le décrivant, à lire ou à écouter. La bonne nouvelle ? L’application est gratuite et vous permet d’enrichir ses références en proposant de nouveaux textes !

Nous profitons de cette innovation littéraire pour vous proposer une sélection d’ouvrages au doux parfum de Paris :

Un printemps à Paris de Christophe Agogué

https://www.editions-pantheon.fr/catalogue/un-printemps-a-paris/

Chauffeur-Taxi Parisien Tome III d’ Emmanuel Yomba II

https://www.editions-pantheon.fr/catalogue/chauffeur-taxi-parisien-tome-iii/

Les tribulations d'une Parisienne à la campagne de Sophie Bergart

https://www.editions-pantheon.fr/catalogue/les-tribulations-dune-parisienne-a-la-campagne/

Retour à Paris : métro, boulot, dodo et sorties à gogo de Sophie Bergart

https://www.editions-pantheon.fr/catalogue/retour-a-paris-metro-boulot-dodo-et-sorties-a-gogo/

Comment prendre de la vitesse sur un circuit gardé par une oie de Nut Monegal

https://www.editions-pantheon.fr/catalogue/comment-prendre-de-la-vitesse-sur-un-circuit-garde-par-une-oie/

88 Plus de Brigitte Berline-Eitingon

https://www.editions-pantheon.fr/catalogue/88-plus/

Chroniques du temps passé d'un gamin de Paris de Michel Lussey

https://www.editions-pantheon.fr/catalogue/chroniques-du-temps-passe-dun-gamin-de-paris/

1. Pouvez-vous nous présenter votre livre ?

Ce Livre parle des péripéties du quotidien, de comment l’on peut grandir et être constructif.

2. Quelles sont vos sources d’inspirations ?

Petites j’aimais énormément les contes de la Rue Broca, je m’inspire de tout ce qui m’entoure, en regardant un objet et en souhaitant lui donner une vie et une histoire.

3. Quel est le livre qui vous a donné envie d’écrire ?

Je ne suis pas une grande lectrice, l’écriture provient plus d’un besoin. Ma tête est pleine d’histoire, j’ai commencé deux autres ouvrages bien avancés mais en travaillant à 100% j’ai parfois du mal à trouver du temps.

4. Si vous deviez vous décrire en trois mots, quels seraient-ils ?

Positive, créative et fataliste.

5. Quelle est votre citation favorite ?

Le monde a fait de moi une putain et je vais faire du monde un bordel (La visite de la vielle dame de Friedrich Dürrenmatt).

6. Quel est votre mot préféré ?

Partager.

7. Quel est votre rituel d’écriture ?

J’écris très tard le soir à partir de minuit, je me sens dans le monde de la nuit et des rêves.

8. Le livre que vous auriez aimé écrire ?

Élodie et le maître des rêves, la princesse sans mémoire de Serge Brussolo.

9. Stylo ou clavier ?

Stylo puis je reporte sur le clavier, je trouve que cela permet de garder une trame qui tient debout et de reformuler les choses.

10. Le mot de la fin ?

Laissons aux artistes le temps de construire leurs ouvrages

Résumé de l'ouvrage :

Un matou aristocrate tombé amoureux d’une jeune chatte anonyme, un vieux lampadaire jalousant le soleil, une coquette théière au chômage… Bienvenue dans le monde enchanté de Lucie Ruch !
Pour les petits et les plus grands, elle livre un recueil de contes aussi malicieux que poétiques. Heureuses, tragiques ou comiques, les morales de ces historiettes sont autant de leçons de vie à l’attention des enfants. Que faire lorsque l’on est différent ? Que dire lorsque personne ne nous croit ? Que l’on soit un lutin au physique ingrat ou un panda paresseux, nous avons tous une place au sein de ce monde. La magie des contes, décidément, est bien éternelle.
Inspirée par les arts du cirque et sa famille, Lucie Ruch signe son premier ouvrage aux Éditions du Panthéon, illustré par Maëlle Schaller.

Avis de l'éditeur :

Lucie Ruch nous offre un premier ouvrage conjuguant espièglerie et poésie. Chacune des morales résonne en nous comme des leçons de vie trop vite oubliées...

 

Mardi 2 janvier disparaissait l’un des grands noms de l’édition française. Décédé à la suite d’un accident de voiture, Paul Otchakovsky-Laurens avait 73 ans. Il était l’éditeur de Georges Perec, Marguerite Duras, Emmanuel Carrère, Marie Darrieussecq, Jean Rolin…

Libération a recueilli les propos des écrivains Pierric Bailly, Olivier Cadiot, Dennis Cooper, Célia Houdart et la chorégraphe Gisèle Vienne, venus saluer une dernière fois le fondateur de la maison P.O.L. >>>

Pierric Bailly, écrivain : «Ce qui me frappait aussi, c’était cette force de vie»

«Ce qui m’a toujours touché, c’est la jeunesse de sa sensibilité. Tout en revendiquant une très grande exigence, il semblait ne pas être accroché à des idées préconçues, ni à des critères limitatifs. La variété du catalogue témoigne de cette ouverture et de cette curiosité magnifiques. Il n’était jamais envahissant, jamais pressant, se tenait toujours à bonne distance. Sa présence discrète était toujours juste et bienveillante. On ne parlait jamais de lui sans évoquer son élégance, sa classe. Ce qui me frappait aussi, c’était cette force de vie, qu’il partageait avec sa femme, Emmelene, et les poussait tous les deux à organiser des fêtes où les auteurs pouvaient se rencontrer sur la piste de danse. Tout cela, et bien d’autres choses encore, créait un lien d’attachement très spécial, et je crois qu’aujourd’hui nous nous sentons tous un peu orphelins. La question qui se pose, c’est de savoir pour qui nous allons écrire, désormais. La seule réponse qui me vient, c’est de continuer à le faire pour lui, avec lui, avec cette idée qu’il est toujours là, qu’il sera toujours là, tant qu’on écrira.» Recueilli par J.G.

Dernier livre paru : l'Homme des bois (2017).

Olivier Cadiot, écrivain, poète, dramaturge : «Un comité de lecture à lui tout seul»

«P.O.L. est une maison où l’on arrive par admiration. On y vient le plus souvent parce que l’on aime les auteurs qui y ont été publiés. Pour moi, parce qu’il y avait par exemple Georges Perec, ou Emmanuel Hocquard, un très grand poète. J’étais attiré, il n’y avait pas moyen d’aller ailleurs. On dit souvent que Paul Otchakovsky-Laurens était très «fidèle», c’est un mot qui revient, mais dans cette idée de «fidélité», il y a, je trouve, un peu trop de psychologie. Bien sûr c’était quelqu’un d’extrêmement humain et chaleureux, mais quand on parle de sa fidélité, ça cache autre chose, qui à a voir avec la très haute exigence mutuelle qu’il projetait dans le lien entre l’auteur et l’éditeur : le vrai contrat qu’il signait, par delà le bout de papier ayant valeur juridique, c’était un contrat à vie, assurant à l’auteur qu’il prendrait son oeuvre complète, quoi qu’il arrive. Sauf accident bien sûr, car il pouvait ne pas aimer les livres et interrompre des publications - il ne fermait pas les yeux. Mais c'était très beau, cette manière très rare chez les autres éditeurs de se projeter à l’échelle d’une oeuvre, d’une vie, quand bien même les livres pourraient se vendre très peu. Il demandait déjà quel serait le prochain texte avant de connaître le tirage du premier. 

«Paradoxalement, ce lien très fort n’était pas emprisonnant, en ce qu’il avait plusieurs goûts qu’il savait faire cohabiter. Il n’était pas du tout monomaniaque dans ses choix. Il pouvait donc accompagner d’une façon totalement folle des entreprises très variées. Pour prendre un exemple étranger, il publiait il y a deux ans le premier tome de Chronique des sentiments d’Alexander Kluge, qui fait 1100 pages, un très bel objet et un projet tout à fait hors norme, comme il accompagnait des entreprises théoriques sans être dans la théorie lui-même, ou encore des auteurs qui faisaient un livre tous les cinq ou dix ans, avec toujours autant d’attention. Et c’était pourtant quelqu’un qui ne travaillait qu’avec son goût, dont il défendait férocement l’exercice, et qu’il ne ressentait pas le besoin de justifier. Il n’essayait en rien de créer une fausse unité, un rapport univoque à la littérature qui lui aurait permis de revendiquer une ligne. Il était un comité de lecture à lui tout seul, lisant les manuscrits de A à Z, qu’il relisait, sélectionnait... C’était une sorte d’hyper-lecteur. On le voit dans son dernier film [Editeur, sorti fin novembre, ndlr], sa matière, son lieu, c’était le manuscrit, avant le livre. 

Cela a créé une atmosphère de confiance très rare au sein d’une maison d’édition. On s’y sentait très protégé pour travailler. Cela dépassait tout ce qu’il y avait en lui de fidélité, de chaleur humaine, de camaraderie, qui étaient évidemment très importantes. C’était plus complexe, il y avait beaucoup d’exclusivité là-dedans, où se mêlait quelque chose de l’ordre de la dévoration et une immense liberté.» Recueilli par J.G.

Dernier livre paru : Histoire de la littérature récente (2016-2017).

 

Dennis Cooper, écrivain : «Un soutien absolu, constant, avec une exigence inouïe»

«Je l’ai rencontré au début des années 90, quand il a manifesté le désir de publier mes livres en France. C’était une personne absolument singulière. Il n’était pas tellement plus vieux que moi, mais je le voyais absolument comme un père autant qu’un ami, incroyablement gentil, d’une générosité et d’une attention extrême, à chaque occasion qui me faisait venir à Paris, puis quand je m’y suis installé. C’était un héros, pour moi, peut-être la meilleure personne que j’ai rencontré - d’autres que moi ont dû vous le dire. En tant qu’éditeur, qui aura publié tout ce que j’ai écrit, il a été un soutien absolu, constant, avec une détermination et une exigence inouïes : pour mon dernier roman, que je considérais comme intraduisible en français, il s’est entêté à commander traduction après traduction jusqu’à arriver, à la troisième, à quelque chose de satisfaisant. Il n’était comme aucun autre éditeur, ne serait-ce que dans sa manière de faire vivre la «famille» P.O.L, en réunissant souvent tous les auteurs autour de Jean-Paul [Hirsch] et lui. Aussitôt qu’il vous avait accepté, vous faisiez partie de la famille. La plupart des autres éditeurs peuvent être très sympathiques quand ils publient votre livre, mais ils ont un million d’autres livres sur le feu, et si ça marche un peu moins pour vous, si votre dernier livre paraît un peu moins bon, ils ne seront soudain plus très intéressés par vous. Je ne crois pas que Paul ait jamais gagné beaucoup d’argent grâce à moi, mais ce n’était pas un sujet entre nous. Je me rappelle qu’un soir, il m’a présenté une femme, dont il m’a dit ensuite qu’elle était écrivaine, "une brillante écrivaine". "Je pense que son dernier livre s’est vendu à huit exemplaires. Mais je la publierai toujours, parce que c’est important."» Recueilli par J.G.

Dernier livre paru : le Fol marbre (2016).

Célia Houdart, écrivaine : «Il a changé le cours de mon existence»

«J’éprouve une grande douleur. Paul Otchakovsky-Laurens a changé le cours de mon existence. C’était l’homme le plus élégant que j’ai rencontré dans ma vie. Il était d’une probité, d’une droiture et d’une fidélité rares. Il accompagnait, lui et la maison qu’il a créée, nos livres avec force et amour. Il nous protégeait comme une louve qui veille sur ses petits. Il savait maintenir la juste distance avec ses auteurs, capable à la fois de partager l’intimité de nos textes, tout en nous laissant parfaitement libres, nous encourageant à poursuivre de tout notre cœur sans se soucier d’autre chose que de la nécessité intérieure d’écrire. Pour mon premier roman, en 2007, j’avais envoyé mon manuscrit par la poste à P.O.L. Paul l’a lu très vite, me laissant un message d’une fermeté marquante, me disant qu’il voulait le publier sans même prendre la peine de me rencontrer d’abord. La lecture du texte seul avait guidé son choix. C’est quelque chose de très émouvant pour un écrivain que cette conviction, cet engagement… Il vous donnait vraiment l’impression que vous étiez unique et ça, c’est pour la vie.» Recueilli par D.P.

Dernier ouvrage paru : Tout un monde lointain (2017).

Gisèle Vienne, chorégraphe et plasticienne : «Une personne aussi humble et discrète que centrale»

«En 2004, j’ai créé la pièce I Apologize, sur des textes de l’écrivain Dennis Cooper que Paul m’avait présenté et qui, depuis, est devenu un collaborateur cher. La pièce mettait en scène huit poupées, comme autant de lolitas femmes et hommes. Elles fascinaient beaucoup Paul, qui m’a demandé, plus tard, de concevoir une poupée le représentant lui, jeune adolescent, pour son film autobiographique Sablé-sur-Sarthe, Sarthe. Dedans, cet objet jouait son rôle classique : représenter l’irreprésentable. Soit ici, un passé douloureux, sur lequel je n’ai jamais osé poser la moindre question. Cette poupée touchait à quelque chose de trop intime pour que l’on en parle frontalement, je pouvais juste deviner quelle charge intime, liée à son enfance, elle pouvait porter. Je l’ai conçue sans qu’il me donne aucune photo de lui enfant. Il avait juste modifié quelques détails du costume, sans m’en donner les raisons. Après le tournage, il voulait que je la lui donne. Ce que je n’ai pas eu l’occasion de faire, puisque la poupée à l’effigie de Paul «joue» dans ma pièce Kindertotenlieder, encore en tournée. Elle côtoie sur le plateau la poupée de Georges, cet adolescent qui hante les écrits de Dennis Cooper. Il a aussi édité un livre de photographies de toutes ces poupées intitulé 40 portraits. La sienne est réapparue comme fil rouge de son film Editeur, dans lequel elle représente cette fois Paul enfant comme adulte, une sorte de double de lui aujourd’hui. Un parti pris éloquent pour celui qui disait «un éditeur, c’est un enfant qui n’a pas grandi». Cette figure d’enfant immobile, au regard mélancolique et curieuse est d’autant plus troublante que Paul était lui-même une personne aussi humble et discrète qu’absolument centrale (pour ses auteurs, pour la vie littéraire etc.). Le public sait-il à quel point cet homme d’une finesse humaine et esthétique incomparable laisse derrière lui tout un orphelinat d’écrivains ?» Recueilli par È.B.

Femme de conviction, Annick Lassot voue sa carrière au service de l’enfance et de la jeunesse. En 2009, le départ en retraite sonne aussi le début de sa maladie de Parkinson. Résolument combative, elle prend la plume aux vertus thérapeutiques et prône le partage.

>> L'ensemble de ses ouvrages parus aux Éditions du Panthéon c'est par ici <<

1. Pouvez-vous présenter votre livre ?
J’écris depuis toujours, mais j’ai commencé à publier en 2014.
De 2014 à 2017, 3 recueils de poèmes sont parus : « 50 ans de poèmes », « Juste un souffle », « Sagesse »
Avec ces ouvrages, j’ai concrétisé mon désir de partager la musique des mots, mes émotions et susciter celles des autres.

Sont parus aussi deux livres témoignages sur la maladie de Parkinson :
« La vie d’une dopaMinette » et « une dopaMinette avertie en vaut deux » avec pour objectif de contribuer à faire mieux connaître et reconnaître cette maladie, dont on peut, si l’on se prend en charge, en retarder l’évolution, mais dont on ne guérit pas aujourd’hui… Au milieu de mes poèmes qui évoquent le quotidien, je donne la parole à d’autres malades, accompagnants et soignants qui font part de leur propre vécu, leurs propres expériences… échanger toutes informations utiles à tous, se réconforter mutuellement, aider les plus en détresse à retrouver le goût de la vie.

2. Quelles sont vos sources d’inspiration ?
Ces livres, composés essentiellement de poèmes écrits au fils des jours, en fonction de l’inspiration du moment, parlent des choses de la vie, des expériences vécues dont on tire enseignement, de ma philosophie, de mes engagements.
Cela peut partir d’un souvenir qui resurgit, d’un parfum, d’une musique, du plaisir de jouer avec les mots, de l’écoute de l’autre , du partage des connaissances, d’un geste, d’une parole…

3. Quel est le livre qui vous a donné l’envie d’écrire ?
L’œuvre de Shakespeare m’a beaucoup marquée… Il nous transporte dans un monde à la fois onirique et réaliste quand il évoque les faiblesses humaines, des intrigues complexes dans des décors souvent féériques !
Pas de livre en particulier donc, sauf ceux qui font rêver comme les contes de Grimm, de Perrault et les fables d’Esope ou de La Fontaine où l’on trouve un bestiaire merveilleux et étrange qui permet à l’auteur de faire dire aux animaux des vérités qu’on n’oserait pas faire dire par des humains.

4. Si vous deviez vous décrire en trois mots, quels seraient-ils ?
En fait, je ne suis jamais sortie de l’enfance… Je considère qu’être poète c’est d’abord avoir la capacité de s’émerveiller de tout, voir ce que les autres ne voient pas, et savoir partager l’intelligence collective, riche de nos différences.

5. Quelle est votre citation favorite ?
« Malgré toutes les difficultés, la vie vaut d’être vécue. »

6. Quel est votre mot préféré ?
« Musique »

7. Quelles sont vos sources d’écritures ?
J’écris pratiquement tous les matins depuis plus d’un demi-siècle, sauf pendant les périodes où j’ai d’abord vécu et où l’activité professionnelle, mon engagement public, ne me laissaient pas assez de temps… Mais j’ai gardé l’inspiration pour la fin de ma vie, où les temps libres sont plus nombreux.

8. Le livre que vous auriez aimé écrire ?
« Roméo et Juliette » de Shakespeare
Ou Les œuvres croisées de Louis Aragon et Elsa Triolet

9. Stylo ou Clavier ?
Toujours le stylo plume sur la page blanche pour une écriture spontanée et des vers courts, puis le clavier pour la correction de l’orthographe, la relecture de la musique des mots et la vérification des rimes.

L'écrivaine en plein lecture...

Le 16 décembre dernier Patricia Drailline, journaliste pour Télésud, la 1ère chaîne de télévision panafricaine, interviewait Djakaridja Ballo dans le cadre de la sortie de son roman " Dans l'ombre de l'Afrique". Rencontre...

 

Dans les méandres de l’Afrique, entre valeurs, spiritualité et traditions, deux jeunes gens vont tomber amoureux. Un amour interdit par une coutume intrigante : la parenté à plaisanterie, un lien instauré entre certaines tribus afin de privilégier une meilleure cohabitation. Dans ce contexte, ils devront tous deux braver bien des épreuves qui mettront en lumière les croyances mystiques de tout un peuple.

Peut-on échapper à des rites anciens dans le monde actuel ? L’amour est-il le moyen de s’en affranchir ? Est-ce réellement une bénédiction pour préserver les peuples ou une malédiction pour les séparer ? D’une plume aussi avisée que poétique, l’auteur nous entraîne au cœur des coutumes de l’Afrique. Une belle façon d’attirer notre attention sur un continent aux mille et une facettes.

Djakaridja Ballo tend à casser subtilement les préjugés en dévoilant l’origine de cette parenté. Ainsi, il soulève l’ingéniosité des sages africains dans leur volonté de conserver une paix sociale depuis des siècles dans une Afrique qui n’a de cesse de se déchirer.

L'avis de l'éditeur :

Cet ouvrage détaille brillamment la parenté à plaisanterie et permet de mieux comprendre les coutumes et les mœurs de certains peuples. Un roman pédagogique et profondément poétique.

Alors que le passé simple disparaît peu à peu des manuels scolaires et des romans, les amoureux de la littérature française s’émeuvent de cet abandon partiel…

Nous vous proposons de découvrir l’édito d’Alba Ventura, journaliste pour RTL, qui explique avec justesse, en quoi cette supposée simplification de la langue française est préjudiciable pour notre patrimoine littéraire.

Oui le passé simple c'est littéraire. Il est vrai qu'on n'utilise pas ce temps dans la vie courante, dans la rue ou au travail. Maintenant, "trop" littéraire ? Je connais la littérature, je ne connais pas "trop de littérature". Et puis pardon, mais quand on lit des contes pour enfants, quand on lit Les Fables de La Fontaine, comme La cigale et la fourmi ("La cigale ayant chanté tout l'été, se trouva fort dépourvue quand la bise fut venue"), je ne crois pas que cela soit trop littéraire.

Est-ce discriminant ? Je ne le crois pas. Certains avancent que ce serait un outil de sélection qui laisserait à la porte les enfants des classes populaires ou enfants d'immigrés. Mais c'est faux ! Plusieurs professeurs trouvent d'ailleurs que c'est bien plus méprisant que discriminant. Cela voudrait dire que des élèves ne seraient pas capables, pas à la hauteur.

 Si l'argument est de dire que le passé simple est un temps grammatical pour les bourgeois ou pour les élites, on se trompe. Le père de François Bayrou était agriculteur et lisait La Fontaine sur son tracteur. Alors oui, on peut dire que c'est un temps pour les amoureux des livres et de la langue française. Mais il faut arrêter de penser que c'est destiné aux plus aisés. 

Maintenant il est vrai que l'urgence est d'apprendre aux élèves à parler correctement français : apprendre le présent, le futur et l'imparfait avant de maîtriser le passé simple, dont on n'a pas l'usage dans la vie de tous les jours.

D'ailleurs, il me semble que cet abandon partiel du passé simple relève moins de la querelle idéologique, comme c'est souvent le cas dans l'Éducation nationale, que de la simplification de la langue française.

Cependant il faut savoir que le passe simple existe. Cela fait partie de notre culture. L'école est là pour nous donner des apprentissages et de la culture. Oui notre langue évolue, elle change.
Oui le passé composé et l'imparfait, c'est plus simple. Oui le passé simple n'est pas essentiel pour savoir écrire ou parler français. Mais il permet de lire et de comprendre les grands textes. Il permet de découvrir toute la richesse de la langue française, toutes ses subtilités.
Et puis ce n'est pas parce que ce n'est pas utile qu'il faut s'en passer. Après tout, la poésie n'est pas utile dans la vie courante et pourtant on l'apprend.

 Selon vous, devrions-nous exclure ce temps grammatical ?

 

SYLVIE LAURENT BESLAND

1. Pouvez-vous nous présenter votre livre ? 
Mon premier est une pépette qui donne du fil à retordre, mon deuxième un peu d'humour, mon troisième beaucoup de dérision, mon tout est une impression de déjà vu.

2. Quelles sont vos sources d'inspirations ?
Le quotidien.

3. Quel est le livre qui vous a donné envie d'écrire ? 
Aucun, se sont les aléas de la vie qui m'ont donné envie d'écrire.

4. Si vous deviez vous décrire en trois mots, quels seraient-ils ? 
Vie intérieure intense.

5. Quelle est votre citation favorite ?
Si vous voulez que la vie vous sourie, apportez-lui d'abord votre bonne humeur.

6. Quel est votre mot préféré ? 
Les mots avec un "y".

7. Quel est votre rituel d'écriture ?
Je note mes idées la nuit, je les mets en forme en début d'après-midi.

8. Le livre que vous auriez aimé écrire ?
Les Dieux de Bernard Werber ou les chroniques humoristiques de Didier Decoin.

9. Stylo ou clavier ?
Stylo.

10. Le mot de la fin ?
Bientôt le prochain.

CHRISTIAN GALLION

1. Pouvez-vous nous présenter votre livre ?

Le livre que j’ai écrit est un recueil de poèmes que j’avais conservés depuis des années en espérant pouvoir les faire éditer un jour, comme me le suggéraient, avec insistance, mes enfants et mes amis. Le thème que j’ai choisi d’exposer c’est l’Amour, sous ses formes diverses, avec ses fulgurances, ses bonheurs, ses hommages et aussi ses désillusions et ses souffrances. En somme, l’Amour source de vie. En publiant ce recueil j’ai réalisé un rêve de jeunesse.

2. Quelles sont vos sources d'inspirations ?

La femme d’abord, parce qu’elle n’a pas cessé d’occuper mes pensées et souvent fait naître un sentiment puissant et exquis à partager. La beauté aussi sous toutes ses formes dans le monde où nous vivons. Les émotions, enfin, d’où qu’elles viennent, quand elles viennent nous bouleverser.

3. Quel est le livre qui vous a donné envie d'écrire ? 

Le livre qui m’a donné envie d’écrire c’est le livre d’Alphonse de Lamartine : «  Les Méditations poétiques », car, ce fut une révélation de lire ces vers si beaux qu’ils déclenchaient irrésistiblement mes larmes. Après, un ouvrage de Louis Aragon m’enthousiasma et ce fut :

« Les Yeux d’Elsa ! ». C’est pourquoi ma poésie est parfois lyrique et parfois surréaliste.

4. Si vous deviez vous décrire en trois mots, quels seraient-ils ? 

Poète d’aujourd’hui !

5. Quelle est votre citation favorite ? 

Dans Cyrano de Bergerac, la tirade du baiser : « un point rose qu’on met sur l’i du verbe aimer ! »

6. Quel est votre mot préféré ?

Aime !

7. Quel est votre rituel d’écriture ?

Quand vient l’inspiration et selon l’endroit où je me trouve, j’écris avec un stylo sur une feuille de papier, ou sur un carnet posé sur ma table de nuit, la plupart du temps sur mon ordinateur. Je relis plusieurs fois mes textes et corrige le premier jet en essayant toujours de l’améliorer.

8. Le livre que vous auriez aimé écrire ?

Cyrano de Bergerac.

9. Stylo ou clavier ?

Plutôt le clavier.

10. Le mot de la fin ?

Faire connaitre ma poésie pour la POESIE afin que ce genre ne soit pas négligé. Pour ce qui me concerne je n’ai pas tout publié, j’ai encore des poèmes qui attendent d’être lus et partagés, alors, peut-être un jour si DIEU me prête encore un peu de vie.

 

>> Découvrez son recueil Le temps d'aimer en cliquant ici <<

 

L'ÉCRITURE INCLUSIVE OU LA PART MAL DITE

L’écriture inclusive désigne l’ensemble des attentions graphiques et syntaxiques permettant d’assurer une égalité des représentations entre les hommes et les femmes. Concrètement, cela se traduit par plusieurs principes : ne plus utiliser les antonomases des substantifs « homme » et « femme », d’accorder en genre « les noms de fonctions, grades, métiers et titres », et d’user du féminin et du masculin que ce soit par l’énumération par ordre alphabétique, l’usage d’un point milieu, ou le recours aux termes épicènes ». Cependant, l’initiative fait débat et divise profondément la France. Le magazine culturel Diacritik s’est penché sur la question et en a profité pour livrer son analyse.

 « Depuis quelques jours en France, se dévoile le théâtre désastreux de la misère impondérable de la Réaction politique qui, chose cependant assez nouvelle dans l’histoire immédiate, s’attache pour une fois à l’usage de la langue et à son renouvèlement par l’écriture inclusive. De fait, depuis bientôt un mois, de Jean-Michel Blanquer en passant par Édouard Philippe, chacun (des hommes) fustige l’usage de cette écriture inclusive en se réclamant d’autorité d’un usage unique et normé de la langue, celui rappelé il y a peu par la toujours déjà moribonde Académie française, toujours prompte à sortir de son cénotaphe de la rive gauche pour venir annuler toute forme d’émancipation. Car les arguments de la Réaction contre cette écriture qui ne fait plus emporter le masculin sur le masculin (mais ne l’émascule pas pour autant) ne manquent pas : l’écriture inclusive serait, au choix, un « péril mortel » ; elle ouvrirait à un « illisible » de la langue ; elle serait une « aberration » linguistique absolue. Voilà qui a de quoi faire passer Finnegans Wake de Joyce pour un roman de gare ou aussi bien une réunion de l’Oulipo pour un numéro spécial de Télé 7 jours jeux.

 Pire : parce qu’elle serait le signe d’une nation « désunie » (n’ayons pas peur des mots, surtout des nôtres), cette écriture inclusive entrainerait la fin de la République à la majuscule rutilante car, apprend-t-on, « il n’y a qu’une grammaire, comme il n’y a qu’une langue, qu’une république ». À son corps défendant, l’écriture inclusive serait menaçante comme l’était sous Richelieu les langue régionales, paysannes et partant farouchement insurrectionnelles. L’écriture inclusive serait alors une jacquerie féministe : la paysannerie qui rêverait d’accéder à l’alphabétisation. Et sans doute est-ce bien là que réside le problème dans toute sa confusion politique, savamment entretenue par tous les conservatismes et les rescapés du chevènementisme : le féminisme serait un solécisme. Car l’écriture inclusive serait la part mal dite de la langue. (...) »  >>> Lire la suite sur le site Diacritik.com 

Alors l’écriture inclusive, pour ou contre ?