1. Pouvez-vous nous présenter votre livre ?
C’est une transposition humoristique et quelque peu satirique d’un fait divers du 18ème siècle (mais quel fait divers !) dans la société contemporaine. Cet ouvrage a pour finalité une signification morale qui n’épargne personne, ni les petits, ni les grands. Il faut dire quand 250 ans la société d’alors, essentiellement prolétarienne, misérable et fortement imprégnée religieusement a bien changé de paradigme.
Dans cette sorte de parodie, je ne néglige pas pour autant le déroulement chronologique des horreurs qui se produisirent à cette époque et le rôle que jouèrent les principaux protagonistes tels le Roi , l’Evêque de Mende, le Capitaine des Dragons, le Grand Louvetier de Normandie, le Porte-Arquebuse Royal et Jean Chastel qui tua la bête.
Je ne suis pas un historien de cette dernière mais j’agrée a la thèse, et je m’en inspire, des chercheurs sérieux et reconnus. Si la Bête n’a pas livré tous ses secrets une chose est sûre : à ce jour 79 victimes ont été répertoriées et authentifiées. Mais le but de cet ouvrage n’est pas de refaire l’Histoire. Ce qui m’intéresse, c’est l’évolution des mœurs et de la société.
2. Quelles sont vos sources d’inspirations ?
D’abord je suis originaire du Gévaudan, l’actuelle Lozère. Je suis, si je peux m’exprimer ainsi, tombé très tôt dans la gueule du loup ! A 16 ans je lisais le livre de l’Abbé Pourcher qui fût le premier à relater les méfaits de la Bête en 1889 et qui s’intitule : « la Bête du Gévaudan, véritable fléau de Dieu ».
J’ai lu ensuite celui de Henri Pourrat : « Histoire fidèle de la Bête du Gévaudan », et enfin une bonne partie de tous les autres. Je dis « une bonne partie » car il y en a aujourd’hui environ 300 ! Et j’avoue ne pas les avoir lus tous.
3. Quel est le livre qui vous a donné envie d’écrire ?
Sans doute le livre de l’historien de la Bête Bernard Soulier : « La Bête du Gévaudan et ses victimes ».
4. Si vous deviez vous décrire en trois mots, quels seraient-ils ?
Volontaire, assidu, déterminé.
5. Quelle est votre citation favorite ?
« Exige beaucoup de toi-même et attends peu des autres, ainsi beaucoup d’ennuis te seront épargnés », Confucius.
6. Quel est votre mot préféré ?
Passion.
7. Quel est votre rituel d’écriture ?
En général le matin, dans le silence mais aussi parfois dans la journée quand une idée me traverse l’esprit. Dans tous les cas, je dois m’arranger pour être seul. Car, comme l’a dit Platon il y a 2400 ans : « il n’y a rien de plus préjudiciable pour l’homme qui travaille que la présence de ceux qui n’ont rien à faire » ! Une citation qui traverse les siècles.
8. Le livre que vous auriez aimé écrire ?
Mon cœur balance entre plusieurs : Le Grand Meaulnes de Alain Fournier, Le Petit Prince de St Exupéry, L’Etranger de Camus.
9. Stylo ou clavier ?
Le stylo. Atteint d’une grave déficience visuelle depuis 4 ans, ne pouvant plus dessiner, peindre, utiliser une tablette graphique, j’ai dû abandonner l’ordinateur et mes activités artistiques. L’écriture est devenue pour moi un exutoire. Je peux écrire mais je dois me relire avec une loupe électronique. Mon exutoire est venu de lui-même car j’ai toujours aimé l’écriture et la langue française, très riche, peut-être même trop riche pour ceux qui veulent l’apprendre .
J’ai écrit des poèmes, une conférence très détaillée sur la Tapisserie contemporaine et de nombreux textes se rapportant à mes cours d’histoire de l’art ou à mes expositions ( Site sur Internet). J’aime une écriture fluide, limpide. A 85 ans, certains mots m’échappent parfois ainsi que leur orthographe. Je m’efforce d’être clair, précis. C’est quelquefois difficile. Je pense souvent à Racine qui « faisait difficilement des vers faciles ».
10. Le mot de la fin ?
Espérer que les progrès de la science, des sciences fassent un jour le bonheur des hommes et non leur malheur. La planète est fragile. Elle doit rester viable. L’homme doit pouvoir prospérer dans un environnement sain. Il est seul responsable de son avenir et de celui de la planète.
Les humains doivent s’efforcer de respecter leurs différences, la nature, les animaux … Mais la prise de conscience de ces facteurs vitaux relève de la Sagesse. Et ce n’est pas la chose du monde la mieux répartie !
AVIS DE L'ÉDITEUR :
Dans ce récit chimérique, René Crozat interprète, transpose et compose brillamment. C’est avec talent qu’il réussit l’exercice du pastiche !