Entre les deux guerres mondiales, l’essayiste américain Walter Lippmann écrivait que « la crise de la démocratie occidentale est au sens strict une crise du journalisme ». Cela est vrai près d’un siècle plus tard : crise de confiance, crise de la représentation du réel, remise en question de la qualité des contenus, décomposition de la sphère publique, opinions défaillantes, etc. Et sans journalisme de qualité, quel avenir est envisageable pour les démocraties ?
Dans un tel contexte, nous vous recommandons le livre Toxic, Médias & opinions de François Petitjean : https://www.editions-pantheon.fr/catalogue/toxic/
Un essai critique aux allures de billet d'humeur, explorant le monde des médias et les acteurs qui nourrissent leur contenu afin de révéler l’impact qu’ils ont sur notre système de valeurs et de fonctionnement. Une belle façon de découvrir la précieuse lucidité de notre auteur !
À ce titre, Xavier Dordor en a rédigé un excellent article pour CB NEWS, à lire dès maintenant :
Vous avez dit « Toxic ? »
François Petitjean a récidivé. Deux livres dans la même année : pour quelqu’un qui ne nous avait pas habitué à une production littéraire en vente libre, il surprend.
Après Adworld, analyse critique (de l’intérieur) du milieu publicitaire, François Petitjean s’en prend aux médias qualifiés de « Toxic », d’où le titre. L’écriture surprend. C’est comme une chronique radio.
Chronique parce qu’il parle plus qu’il n’écrit, dans le temps de la dernière élection présidentielle, de la façon dont les médias traitent les candidats (surtout) et les idées (parfois), radio parce que à l’instar des animateurs/humoristes/journalistes qui font des brèves dans les émissions radio qui invitent des people, ils parlent avant tout d’eux même et de leurs propres opinions tout en s’en défendant.
Au-delà de l’analyse, on a le vécu d’un publicitaire qui aime les médias et regrette de les voir se contenter du minimum. Le vécu d’un publicitaire qui aime les gens et regrette de les voir s’abêtir sans discernement.
C’est vif, fondé, brouillon parfois, mais c’est ce qui en fait le charme : pas d’académisme littéraire mais du vécu dans lequel chacun se reconnait volontiers. Quand il montre le déferlement permanent des fils d’info, le matraquage des mêmes informations sans valeur ajoutée, on ne peut que le suivre. Quand il réfléchit sur l’illusion de la voie du retour que nous confèrent les réseaux sociaux, …on ne peut qu’aspirer à la détox. Mais là pas de recette miracle, tout juste un conseil mais qui le vaut bien : « On a besoin de trier ce qui nous est imposé, on l’a bien fait pour les poubelles ».
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