Si vous étiez un papier
Si j’étais un papier j’aimerais emballer quelque chose de précieux et fragile, être là pour protéger le poète qui s’exprime et offre de l’espoir a ceux qui le lisent.
Si vous étiez une recette
Si j’étais une recette je servirais à décrire un repas simple et bienfaisant pour ceux qui crèvent de faim.
Si vous étiez une collection
Si j’étais une collection, je serais celle des récits de batailles passées ou vécues, des moments dans l’histoire humaine, sans ou avec leçon, mais rarement apprises.
Si vous étiez une bibliothèque
Si j’étais une bibliothèque, je serais une bibliothèque publique, dans un quartier modeste ou défavorisé, un lieu de repos et de réflexion.
Si vous étiez un titre de livre
Si j’étais un titre de livre ça serait La Banalisation du Mal, qui décrit la banalisation du mal dans les Nations Unis, l’Église catholique, et dans toutes les institutions qui permettent aux gens bien de ne rien faire face à l’horreur et de se cacher en tant qu’individu derrière un concept truqué de « raison d’État ».
Si vous étiez un discours
Si j’étais un discours, on m’aurait prononcé tel que l’a fait le Premier Ministre belge à Kigali en 1999, ou il s’excusait au nom du Royaume belge de ne pas avoir fait assez pour arrêter le Génocide contre les Tutsis au Rwanda en 1994.
Si vous étiez un livre, vous seriez…
Si j’étais un livre, je l’aurais écrit tel que je l’ai écrit avec le but de transférer le flambeau du père croate Vjeko à quelqu’un d’autre prêt à la porter haut.
« Si vous croyez en l’importance d’une vérité, quelque chose que vous considérez comme profondément nécessaire, et pourtant vous sentez que vous échouez, n’abandonnez pas ! Qui sait ? vous pourriez être celui qui, dans la nuit noire, tient le flambeau qui guidera quelqu'un d'autre à accomplir la mission que vous vous êtes donnée. »
Si vous étiez une citation
« Où est Dieu ? Où est-il ?" » a demandé quelqu'un derrière moi…
Pendant plus d'une demi-heure, [l'enfant au bout du nœud coulant] est resté là, luttant entre la vie et la mort, mourant lentement sous nos yeux. Et nous avons dû le regarder en face. Il était encore en vie lorsque je suis passé devant lui. Sa langue était encore rouge, ses yeux n'étaient pas encore vitreux.
Derrière moi, j'entendis le même homme demander :
« Où est Dieu maintenant ? »
Et j'entendis une voix en moi lui répondre :
« Où est-il ? Le voici… Il est pendu ici à cette potence… »
La Nuit, d’Elie Wiesel.
Si vous étiez un marque-page
Si j’étais un marque-page, je le serai entre la page 64 & 65 de La Nuit d’Elie Wiesel, où il questionne l’existence de dieux et décrit les souffrances de son peuple pour avertir et engager son lecteur a « plus jamais ».