Alors que le Salon du Livre de Paris a fermé récemment ses portes, redécouvrez les haut-lieux de la capitale en matière de pensée culturelle et de littérature.
Le Procope
Ouvert en 1686 par Francesco Procopio dei Coltelli, un italien de Palerme, le Procope est le premier endroit de Paris où l'on peut déguster un café assis et lire la presse tranquillement. Fréquenté par La Fontaine et Racine, puis Diderot et Beaumarchais, on y croise aujourd'hui Amélie Nothomb, Marc Dugain, Éric-Emmanuel Schmitt ou encore Bernard Werber. Depuis cinq ans, l'établissement a créé plusieurs prix littéraires : le Prix Procope des Lumières (2012) et le Prix de Cuisine bourgeoise (2017).
Le Procope. 13, rue de l'Ancienne-Comédie (VIe). Tél: 01 40 46 79 00. Tlj de 11h30 à minuit.
Le Café de la Paix
Depuis 1862, le Café de la Paix et sa vue imprenable sur l'Opéra a vu défiler de nombreux écrivains. Grâce aux Goncourt qui l'ont choisi pour déjeuner avec Daudet, l'endroit devient vite à la mode. De Maupassant à Victor Hugo, d'Oscar Wilde à Marcel Proust, tous ont admiré les dorures de style Napoléon III, les colonnes en stuc et le plafond peint par Charles Garnier. Un temps lieu de réunion de l'Académie Goncourt, la Café de la paix sera également fréquenté par Ernest Hemingway.
Le Café de la Paix. 5, place de l'Opéra (IXe). Tél.: 01 40 07 36 36. Tlj de 7h à 10h30, de 12h à 15h et de 18h à 23h30.
Le Café de Flore
Pendant près d'un demi-siècle depuis 1887, le Café de Flore va être le lieu de référence en matière de pensée culturelle et de littérature. Transformé en salle de rédaction par Guillaume Apollinaire, le café germanopratin sera plus tard le lieu de rendez-vous de Françoise Sagan, Picasso, Giacometti et Boris Vian, puis le QG du le couple existentialiste Jean-Paul Sartre et Simone de Beauvoir. Depuis 1994, le Café de Flore accueille chaque année au mois de novembre le jury du Prix de Flore créé par Frédéric Beigbeder, qui récompense un jeune auteur au talent jugé prometteur.
Le Café de Flore. 172, boulevard Saint-Germain (VIe). Tél.: 01 45 48 55 26. Tlj de 12h à 14h30 et de 19h à 23h30.
La Closerie des Lilas
Vieille d'un siècle et demi, la Closerie des Lilas a vu passer Baudelaire, Verlaine, Gide et Paul Fort, le prince des poètes, lors de ses mardis littéraires. Et aussi Alain-Fournier, Jarry, Verhaeren, Maeterlinck, Dorgelès, Apollinaire... et Lénine ! Dans l'entre-deux-guerres, le café se modernise et devient un des hauts lieux de la colonie américaine, où se croisent notamment Hemingway, Fitzgerald, Miller... Plus tard, elle deviendra le restaurant favori du journaliste Jean-Edern Hallier et du chanteur Renaud. Créé en 2007 par Carole Chrétiennot, la fille des actuels propriétaires, le prix de La Closerie des Lilas couronne chaque année une romancière de langue française.
La Closerie des Lilas. 171, boulevard du Montparnasse (VIe). Tél.: 01 40 51 34 50. Tlj de 11h30 à 1h30.
Les Deux Magots
À partir des années 20, Les Deux Magots, dont le nom vient d'un magasin de nouveautés qui occupait les lieux, devient le lieu de rendez-vous de nombreux artistes et intellectuels. S'y croiseront Arthur Rimbaud, Paul Verlaine, Stéphane Mallarmé, mais aussi Alfred Jarry, Foujita, Guillaume Apollinaire, Elsa Triolet, Louis Aragon, André Gide, Jean Giraudoux, Picasso, Fernand Léger. es courants de pensées y naissent: le surréalisme sous l'égide d'André Breton, l'existentialisme autour de Jean-Paul Sartre et Simone de Beauvoir. En 1933, le prix des Deux Magots est créé pour contre-balancer le prix Goncourt jugé trop académique.
Les Deux Magots. 6, place Saint-Germain des Prés (Vie). Tél.: 01 45 48 55 25. Tlj de 7h30 à 1h.
Source : Le Figaro.fr